L’intérêt scientifique et la légitimité politique croissante au niveau international (notamment dans le cadre de l’OCDE ou de la CEE), des analyses en termes de systèmes d’innovation (ASI), pour appréhender les transformations de paradigmes productifs, nous invite à réfléchir sur la façon dont les approches françaises, telles que celle de la régulation (AR), l’approche sociétale (AS), ou celle par les conventions (AC), traitent plus spécifiquement de ces questions dans leurs travaux récents
Ces approches ont au moins deux points communs essentiels. Premièrement, elles mobilisent une analyse de type systémique pour comprendre les transformations des systèmes productifs et leur lien avec la croissance et l’emploi, sous l’hypothèse d’émergence d’un nouveau paradigme technico-économique. Deuxièmement, les comportements des acteurs (qu’ils soient » institutionnels » ou » groupes sociaux « , collectifs ou individuels) restent moins présupposées selon le référentiel de la rationalité néo-classique, qu’étudiés dans leur réalité téléologique et sociétale dans la perspective d’une heuristique du changement. De plus, elles convergent pour exprimer que ces transformations concerneraient, dans leurs interdépendances, autant la dimension technologique des systèmes techniques, que des dimensions organisationnelles, sociales et institutionnelles de l’économie, ceci tant aux niveaux » micro « , (en particulier de l’entreprise étudiée dans son environnement), que » méso » du secteur ou de l’espace inscrit dans un territoire (région, ville, district, …) et enfin » macro « .
Ces approches utilisent de plus des notions communes telles que celles d’institution, d’organisation, d’acteurs de trajectoire et d’espaces, dont elles s’efforcent peu ou prou de comprendre dans le cadre d’une économie de la connaissance, les constructions, déconstructions et reconstructions.
Ces proximités favorisent complémentarités et convergences entre approches, elles n’excluent pas pour autant les contradictions et divergences mais en rendent féconde la discussion. Le théme retenu des systémes d’innovation semble particulièrement bien s’y préter à une telle approche critique positive.
Trois sessions de travail sont prévues :
La première (vendredi matin) porte sur « L’analyse des spécificités nationales dans les transformations des systèmes productifs ». Interviendront : Bob Hanke, Marc Maurice, Robert Salais, David Soskice, Michael Storper et Bruno Théret, David Marsden.
La deuxième session (vendredi après midi) porte sur le thème « Construction sociale des marchés du travail, gestion des compétences et capacités d’innovation de l’entreprise ». Les intervenants prévus sont : Liem Hoang Ngoc, Nohara Hiroatsu, Caroline Lanciano et Eric Verdier, Myriam Campinos-Dubernet.
La troisième séance (samedi matin) porte sur « L’évolution des relations entre science, innovation technologique et structures productives : niveaux d’analyse, méthodes et concepts ». Les intervenants prévus sont : Bruno Amable, Robert Boyer, Anne Branciard, Michel Callon, Martine Gadille, Alain D’Iribarne et Pascal Petit.
Laboratoire d’accueil : LEST-CNRS
Contact: Martine Gadille : gadille@univ-aix.fr
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