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Journée d’étude « Étudier les structures politiques de l’accumulation : approches et concepts » (9 février 2018)

>> 9 février 2018 (Bordeaux, France). La 1ère journée d’études du groupe de projet AFSP “Structures politiques du capitalisme” (SPoC) se tiendra à SciencesPo Bordeaux le 9 février 2018 sur le thème “Étudier les structures politiques de l’accumulation : approches et concepts”. Le capitalisme est un mode d’organisation dans lequel les activités de production et de distribution sont appuyées sur un régime de propriété privée, engagent des rapports monétaires et permettent une accumulation individuelle du capital. Dans les travaux canoniques, l’accumulation est expliquée par une extorsion de la plus-value et une reproduction élargie du capital (Marx, 2006 [1867]) ou mise en rapport avec un règlement des conduites et une organisation méthodique du processus productif (Weber, 2008 [1905] ; 2014 [1921]). L’accent est toujours placé sur la quête incessante du profit : il est possible d’affirmer que le capitaliste – à la différence du thésauriseur – est mu par « le mouvement sans trêve du gain, comme acte de gagner » (Marx, 2006 [1867], 173) ; l’entreprise capitaliste peut aussi être caractérisée par la possession d’un « compte de capital », à la fois produit d’un mouvement général de « rationalisation » et instrument d’un « calcul économique » orienté vers l’accumulation (Weber, 1991 [1923], 295-6)[1]. Le capitalisme implique dans tous les cas une structuration politique – autrement dit un pouvoir inégalement distribué permettant de délimiter les questions et les problèmes légitimes – qui appellent une prise en charge par des politiques publiques. Dans un système capitaliste, les rapports de force politiques ne viennent pas étayer ou guider les activités économiques ; ils les instituent et les structurent intégralement (Palermo, 2007).
Par un coup de force symbolique, l’économie néo-classique a imposé la représentation de deux logiques dissociées : l’argument fondateur est que le marché tend à un équilibre général en l’absence de toute interférence politique. Le questionnement est concentré sur l’économie de marché – autrement dit sur l’appariement d’une offre et d’une demande dans une situation de libre fixation des prix ; les logiques d’accumulation ne sont plus prises en compte. Cette orientation est néanmoins brouillée par des textes normatifs qui continuent de mobiliser le terme « capitalisme » (Friedman 2009 [1962] ; Rand, 1986 [1967]).
Il est permis de considérer que la séparation formelle (et non substantielle) des ordres politique et économique conditionne l’accumulation du capital : le capitalisme se développe précisément dans la mesure où il est perçu comme le produit de logiques économiques autonomes, plus ou moins soutenues ou encadrées par des mesures politiques extérieures (Wood, 1981). La question centrale est alors de mettre au jour, dans des situations historiques particulières, les rapports de force qui contribuent à imposer ce principe de vision et de division. Il s’agit en d’autre terme de caractériser un processus – éminemment politique – de dépolitisation de l’économie.
Les travaux disponibles ne s’engagent guère dans cette voie. Certains visent à rendre compte du capitalisme mais ne placent pas l’accumulation au cœur de leur réflexion ; d’autres se concentrent sur cette dernière question mais ne prennent pas en compte les rapports de force politiques constitutifs du capitalisme. Quelques pistes peuvent être explorées pour remédier à ces difficultés, autour des questions suivantes :
— Étudier le capitalisme sans considérer l’accumulation ?
— Étudier l’accumulation sans considérer les rapports de force politiques ?
— Étudier les rapports de force politiques constitutifs du capitalisme ?
À la lumière de ces observations, la Journée d’études vise à remettre sur le métier la question des structures politiques de l’accumulation. Pour engager une réflexion collective, deux axes sont proposés :
1) Questionner les lectures communes de l’accumulation. Les contributeurs et contributrices sont invités à passer au crible les travaux disponibles et à évaluer la possibilité d’y réintroduire une analyse des rapports de force politiques constitutifs du capitalisme.
2) Développer des lectures alternatives de l’accumulation. Des communications pourront être consacrées au réexamen de notions largement utilisées dans les sciences sociales du politique (instruments, dispositifs, référentiels, arènes/forums, secteurs, champs, etc.), et aux éclairages qu’elles permettent de porter sur les structures politiques de l’accumulation.

Les communications pourront s’inscrire dans l’un ou l’autre de ces axes. Les approches discutées et les concepts mobilisés devront être exposés de façon pédagogique, de façon à offrir des points d’appui à de nouvelles analyses.

Date limite de soumission: Les propositions de communication (d’une longueur de 500 à 600 mots) doivent être adressées à Matthieu Ansaloni (matthieuansaloni@yahoo.fr) et Antoine Roger (a.roger@sciencespobordeaux.fr) pour le lundi 4 décembre 2017. Le programme de la journée d’études sera arrêté le mercredi 13 décembre.

>> Télécharger le texte complet de l’appel à communications.

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